Haïti-Choléra: Les mouvements sociaux dénoncent “la passivité” de la Minustah

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P-au-P., 29 juin 2011 [AlterPresse] — Plusieurs organisations sociales haïtiennes dénoncent « la passivité » de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) face à la propagation du choléra dont les casques bleus seraient à l’origine.

Lors d’une conférence de presse à laquelle a assisté AlterPresse, ces organisations, dont la Plateforme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA) et la Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA), expriment leur indignation face à l’indifférence de la MINUSTAH, qui n’a pas su mobiliser des ressources financières pour affronter la maladie.

Depuis son apparition en Haïti en octobre 2010, l’épidémie qui a connu au moins deux pics, a déjà fait environ 5.500 morts parmi plus de 300.000 personnes affectées.

La MINUSTAH est soupçonnée d’avoir introduit la bactérie du choléra dans le pays, à partir de matières fécales jetées dans le fleuve de l’Artibonite qui traverse les régions de l’est et du nord d’Haiti.

Camille Chalmers de la PAPDA et Carole Jacob de la SOFA demandent aux autorités judiciaires du pays de prendre des mesures nécessaires pour faire la lumière sur l’origine du choléra.

Parallèlement, ils suggèrent que la mission de l’ONU verse à Haiti 25 à 30% de la somme de 853 million de dollars américains, budget annuel de son fonctionnement, en guise de dédommagement au peuple haïtien.

Les organisations exigent « justice et réparation pour toutes les familles directement victimes de l’épidémie et des dédommagements adéquats pour compenser les immenses pertes enregistrées par l’économie nationale à cause de l’épidémie ».

Ces organisations se montrent déterminées à participer à la lutte contre le choléra et multiplient mobilisations et rencontres de sensibilisation pour analyser les enjeux et dégager des plans de prévention contre les risques encourus par les habitants de diverses régions.

Depuis le 15 juin la PAPDA, la SOFA et leurs partenaires ont mis en service une clinique mobile qui sera utilisée dans les bidonvilles de Port-au-Prince et dans des régions rurales pour étendre la lutte contre le choléra, indiquent Camille Chalmers et Carole Jacob.

Par ailleurs, ces organisations, qui ont toujours demandé le départ de la MINUSTAH, souhaitent aujourd’hui que la force onusienne transforme ses composantes militaire et policière en agents de développement afin de contribuer à la mise en œuvre de divers projets sociaux à travers le pays, en particulier dans les zones défavorisées.

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