Participation de l’Etat Haitien: l’Examen Periodique Universel. Port-au-Prince, 19 Oct. 2011
Dans le cadre du nouveau mécanisme du Conseil des Droits Humains des Nations Unies dénommé « Examen Périodique Universel » (EPU), l’Etat Haïtien a présenté un rapport sur la situation des droits humains en Haïti, le jeudi 13 octobre 2011, de 9:00 am à 12:00 pm (Heure de Genève). Ce rapport porte sur les 20 dernières années y compris les cinq ( 5) premiers mois de la présidence de Monsieur Michel Joseph MARTELLY.
Le rapport d’Haïti par devant le Conseil des Droits Humains a été présenté par Monsieur Jean-Claude PIERRE, Chargé d’Affaires de la Mission Permanente d’Haïti aux Nations Unies à Genève (Suisse), en présence de quelques autres autorités haïtiennes entre autres :
1. Madame Florence ELIE, Protectrice du Citoyen et de la Citoyenne;
2. Monsieur Jean Roland P. CELESTIN, Directeur de l’Admistration Pénitenciaire Nationale;
3. Monsieur Jean-Claude JUSTAFORT, Conseiller de la Mission Permanente d’Haïti à l’OMC à Genève;
4. Monsieur Pierre Mary Guy ST AMOUR et, quelques autres fonctionnaires de la Mission Permanente d’Haïti à Genève;
A coté de ces autorités, des organisations de la Société Civile Haïtienne comme la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) ont également pris part à cette séance memorable.
Ce présent texte entend informer la population haïtienne en général et la Presse en particulier sur le déroulement de la séance et des plus importantes recommandations que le Conseil des Droits Humains a faites à l’Etat Haïtien .
Considération sur la préparation du rapport et sa présentation
D’entrée de jeu, la POHDH regrette que l’Etat Haïtien n’ait pas consulté les organisations des droits humains et les autres membres du secteur démocratique du pays dans la préparation du rapport national sur la situation des droits humains dans le pays.
La POHDH est tout aussi navrée que le Président de la Républiqe, Monsieur Michel J. MARTELLY, n’ait pas ordonné aux membres du gouvernement démissionnaire de présenter le rapport par devant le Conseil des Droits Humains. Alors qu’il s’agit de la première participation du pays.
Ce comportement est, à notre avis, contraire au discours du Président de la République et de son équipe axé sur l’état de droit, la démocratie et le changement.
L’absence des autorités de Port-au-Prince aux Nations Unies ce 13 Octobre 2011 traduit clairement le manque d’interêt de l’Etat Haïtien pour le système des droits humains des Nations Unies.
Proposition des autres Etats membres des Nations Unies présents au Conseil des Droits Humains
Après la présentation du discours du Chargé d’Affaires d’Haïti à la Mission Permanente d’Haïti aux Nations Unies à Genève, Monsieur Jean-Claude PIERRE, cinquante et un ( 51) représentants et représentantes de différents pays ont pris la parole pour saluer la présence d’Haïti devant le conseil et présenté leurs recommandations à l’Etat Haïtien pour garantir la protection, la promotion, le respect des droits humains et le développement du pays :
1-Les représentants et représentantes des différents pays ont invité l’Etat Haïtien à prendre les dispositions suivantes :
- Adopter une approche tenant compte des droits humains dans toutes les initiatives concernant la reconstruction du pays;
- Continuer à travailler pour reformer le Système Judiciaire pour qu’il soit indépendant;
- Prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à la détention préventive prolongée et offrir aux détenus la possibilité de jouir des soins sanitaires, alimentaires, etc.;
- Prendre des mesures pour combattre la violence faite aux femmes et aux filles dans leur millieu de vie surtout celles qui vivent dans les camps d’hébergement et dans les quartiers populaire;
- Mettre en application de façon concrète le plan de relèvement et de reconstruction du pays;
- Permettre aux femmes de participer à la vie publique et politique du pays comme cela se doit;
- Ratifier le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la convention contre la torture, et toutes les autres conventions internationales en faveur de la protection des droits humains;
- Utiliser les aides dont bénéficie l’Etat Haïtien pour développer le pays dans l’intérêt des plus pauvres sur la base d’une bonne pratique et d’une bonne gestion;
- Renforcer les institutions de l’Etat en particulier l’Office de la Protection du Citoyen et de la Citoyenne( OPC), la Police Nationale, la Justice, l’Office National d’Identification (l’ONI) pour qu’elles remplissent convenablement leur mission;
- Revoir la loi sur le travail des enfants et l’adoption dans le pays;
- Prendre des mesures urgentes pour résoudre les problèmes sociaux tels que le logement, l’éducation, l’alimentation;
- Collaborer plus intensement avec le Système des Nations Unies pour la Promotion et la Protection des droits humains;
- Renforcer la formation des policiers pourqu’ils combattent la violence faite aux femmes et aux filles et luttent contre la traite et le trafic des enfants dans le pays;
- Adopter le projet de loi contre la traite et le trafic de personnes;
- Prendre les dipositions nécessaires pour juger Jean-Claude DUVALIER pour les crimes commis sur son regime, occasionnant les graves violations des droits humains en Haïti;
- Ratifier la convention des Nations Unies protégeant le droit des travailleurs migrants et de leur famille;
- Adhérer au Statut de Rome relatif à la Cour Pénale Internationale (CPI).
2-Les représentants des pays présents au Conseil des Droits Humains de l’ONU ont demandé à la communauté internationale de :
- Respecter les promesses d’aide relatives à la reconstruction d’Haïti lors de la conférence de New York, le 31 mars 2010;
- Appuyer l’effort de reconstruction d’Haïti en mettant l’accent sur les droits humains et le développement d’Haïti à différents niveaux (éducation, capacité technique, santé, logement, alimentation) de manière conséquente;
- Annuler la dette d’Haïti sans condition.
Le Conseil des Droits Humains a cloturé la séance avec l’annonce d’une session du conseil sur Haïti le lundi 17 octobre 2011 à midi (Heure de Genève), où il adoptera le rapport présenté par l’Etat Haïtien et les recommandations y relatives.
Il importe de signaler qu’au cours du mois de mars 2012, le Conseil des Droits Humains des Nations Unies prévoit de réaliser une autre session sur la situation des droits humains en Haïti, où l’Etat, l’OPC et des organisations des droits humains pourront participer de manière à faire valoir leur idée sur les dispositions qui devraient être prises pour garantir et protéger les droits humains en Haïti et mettre le pays sur la voie du développement.
Antonal MORTIME
Secrétaire Exécutif
Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH)
1, Rue Monjoli, Turgeau, Port-au-Prince, Haïti, w.i
Tels.: 509 29 40 45 69, 25 14 0650
Cels.: 509 35 50 90 69, 37 15 72 99
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