La Population appelée à la Vigilance Contre Remobilisation d’Anciens Militaires
P-au-P, 20 mars 2012 [AlterPresse] — Le collectif de mobilisation pour un dédommagement en faveur des victimes du choléra invite la population haïtienne à être vigilante quant au retour des forces armées d’Haïti (Fad’h) que préconise le président Michel Joseph Martelly.
« Nous demandons à toute la société de rester vigilante face à ce projet qui viendra aggraver la situation du pays », avancent les membres du collectif dans un document transmis à AlterPresse.
Selon le collectif, cette démarche vise à renforcer l’emprise de certains pays de la communauté internationale sur Haïti.
« Les armes, l’armée ne pourront pas résoudre les problèmes de l’insécurité », ajoute le collectif qui met en avant les problèmes d’accès aux services sociaux fondamentaux de base.
Le retour de l’armée en Haïti est l’une des promesses de campagne de Michel Martelly. Celle-ci a été dissoute par décision du président Jean Bertrand Aristide en 1995.
Depuis la fin de l’année 2011, des hommes armés, se réclamant de l’armée démobilisée, s’emparent de certains bâtiments publics où ils établissent leurs quartiers généraux. En dépit d’une demande de retrait, faite par la présidence haïtienne, ces derniers refusent jusqu’à prestent d’obtempérer.
Pendant que le secrétariat à la sécurité publique évoque une démarche de négociation de l’actuelle administration politique avec ces groupes armés portant le label d’anciens militaires, un groupe d’hommes armés – avec les mêmes revendications en faveur d’une remobilisation de l’armée – occupe, depuis le lundi 19 mars 2012, le local du ministère de l’agriculture (ancien organisme de développement du Nord / Odn) au Cap-Haïtien, deuxième ville du pays à 248 km au nord de la capitale Port-au-Prince.
Une vingtaine d’individus, portant l’uniforme militaire (vert olive) et procédant à une opération de recrutement de jeunes (sous le nom d’une “armée rose”, contre des frais d’inscription), ont été appréhendés par la police nationale d’Haïti (Pnh), le lundi 19 mars 2012, dans la zone de Tabarre, l’une des municipalités au nord-est de la capitale. [rh kft rc apr 20/03/ 2012 10:47]