Relocalisation Complexe: 450 Familles Sinistrées du Stade National

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Relocalisation Complexe: 450 Familles Sinistrées du Stade National. P-au-P, 15 juil. 2011 [AlterPresse] par Ronald Colbert — 18 mois après le séisme du 12 janvier 2010, le processus de relocalisation s’avère complexe pour environ 450 familles de l’aire de stationnement du stade national (Sylvio Cator) de football, qui ont commencé à plier bagages dans l’après-midi du vendredi 15 juillet 2011, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Les occupantes et occupants de l’espace dénommé “Caroussel” (ex- hôtel Simbi, dans la périphérie sud de la capitale) affirment n’être pas au courant du projet de la municipalité de Port-au-Prince, visant à relocaliser, à leurs côtés, les sinistrés du stade Sylvio Cator de football.

“Nous sommes contre l’insertion de personnes déplacées que nous ne connaissons pas et dont nous ignorons les us et coutumes. Ici, nous vivons tranquillement, sans aucun cas d’agression, ni de vols ni de viols. Nous ne saurions permettre l’implantation d’abris sur ce terrain vide, que nous utilisons quotidiennement pour des parties de football”, déclarent, mécontents, les occupants de l’espace “Caroussel”.

Ils ont même improvisé une manifestation pour exposer leurs griefs, rancœurs et déboires après les interrogations des journalistes, dont 1 d’AlterPresse, sur ce qui risque de se passer au cas où les familles sinistrées du stade de football de Port-au-Prince chercheraient à prendre refuge dans leur voisinage.

En conférence de presse, dans la matinée du 15 juillet, la mairie de la capitale a, pourtant, insisté sur l’aboutissement d’une démarche concertée avec la présidence (de Michel Joseph Martelly) pour un retour “volontaire” des personnes déplacées dans leurs anciens quartiers.

En raison du refus des occupants du “Caroussel”, il y aurait deux options : la première aux abords du parc Pelé, en face du bureau central de l’Electricité d’Haïti (sur le bord de mer, là où était logé, dans le temps, le service de signalisation routière), pour accueillir une partie des familles sinistrées ; la deuxième, à proximité du théâtre national, pour reloger la plupart des familles sinistrées qui ne décideraient pas de regagner leurs anciens quartiers ni de retrouver leurs parents.

L’information est avancée par une personne déplacée, encore dans son abri sur l’aire de stationnement du stade national Sylvio Cator, rapportant, à AlterPresse, les assertions d’un fonctionnaire de la présidence.

Au-delà d’une indemnisation de 10 mille gourdes (US $ 1.00 = 41.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui), accordée à chaque responsable de famille, au moment de l’expulsion, personne ne sait dans quelles conditions les personnes déplacées du “stade Sylvio Cator”, en cours d’expulsion à compter du 15 juillet, seront plus tard relogées, en ce qui concerne l’environnement, la sécurité, l’assainissement du lieu de relocalisation, l’accès à l’eau potable, à l’eau courante, à l’électricité publique et autres services de droits humains requis.

Des questions se posent également sur le nombre de personnes vulnérables, en processus d’expulsion à partir du 15 juillet, sur les lieux de relocalisation des familles ayant consenti à sortir du parking du “stade Sylvio Cator”, sur le programme de réhabilitation envisagé dans les ainsi que sur les conditions de réaménagement des personnes déplacées, notamment dans cette saison des pluies et de cyclones.

De fortes averses ont été enregistrées, ces derniers jours, dans l’aire métropolitaine de la capitale Port-au-Prince.

Des travaux urgents de réhabilitation du stade national “Sylvio Cator” de football, y compris l’incorporation de pylônes d’éclairage de haute tension, devraient être achevés avant le 4 août 2011, date prévue pour une rencontre de ligue des champions de la confédération des pays centre-américains, caribéens et nord-américains de football (Concacaf) entre le club haïtien “Tempête de Saint-Marc” et un club homologue de la région.

Faute de telles dispositions, des sanctions, allant jusqu’à la suspension d’Haïti des compétitions internationales de football, pourraient être prises par la fédération internationale de football association (Fifa), signalent les instances dirigeantes du football en Haïti.

Des organismes de défense de droits humains se demandent est-ce que d’autres dispositions, pertinentes et respectueuses du droit au logement des personnes déplacées, ne pourraient pas être envisagées en l’occurrence, en relation avec la circonstance évoquée. [rc apr 15/07/2011 18:00]

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