Martelly impliqué dans un grave scandale de corruption, selon la presse dominicaine

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P-au-P., 2 avril 2012 [AlterPresse] — Le Chef de l’État haïtien, Michel Martelly, serait impliqué dans un des cas les plus graves de corruption sur l’ile d’Haiti, rapporte l’agence dominicaine Espacinsular (partenaire d’AlterPresse) citant la télévision de la République voisine.

Martelly aurait reçu directement ou indirectement du sénateur dominicain Félix Bautista, propriétaire de plusieurs entreprises, un total de plus de 2, 5 millions de dollars US, révèle, durant le week-end, le programme « Nuria sur la 9 » conduit par la journaliste vedette Nuria Piera.

Selon les documents présentés par la journaliste, les opérations effectuées portent les noms du président haïtien ainsi que d’intermédiaires dominicains.

Les transactions auraient commencé depuis la campagne électorale présidentielle de 2010 et se seraient poursuivies après l’élection de Martelly à la présidence.

La candidate Mirlande Manigat, rivale malheureuse de Martelly, aurait, pour sa part, reçu 250.000 dollars.

Tous deux ont été invités à prononcer des conférences à Santo Domingo par la FUNGLODE, une fondation créée par le président Leonel Fernández, qui considère le sénateur Bautista comme un fils.

Sur un ensemble de 500 millions de dollars US de contrats de reconstruction après le séisme du 12 janvier 2010, 338 millions ont été accordés à des compagnies appartenant à Felix Bautista et ses affiliés, dans des conditions jugées irrégulières par une commission d’enquête mise en place par le premier ministre (démissionnaire depuis le 24 février 2012) Garry Conille.

La presse dominicaine note que ces révélations se produisent moins d’un an après l’arrivée au pouvoir de Martelly (mai 2011), comparé à Abdalá Bucaram de l’Equateur, destitué par le parlement de son pays en février 1997, un peu plus d’un an de mandat, pour « incapacité mentale à exercer le pouvoir ».

Les confrères dominicains signalent également les relations difficiles de Martelly avec le parlement, qui enquête, entre autres, sur sa double nationalité et sa double identité présumées. Ce qui porte certains parlementaires à évoquer une possibilité de mise en accusation du chef de l’État, car la Constitution haïtienne interdit la double nationalité en ce qui concerne le président de la République.

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